20 avril 2009

Accident de Three Mile Island, là aussi, très probablement un sabotage gouvernemental 3

3) Une enquête gouvernementale légèrement légère et comme légèrement orientée sur les bords


a) Des conclusions quasi immédiates sur l'absence de sabotage

Comme en Russie pour Tchernobyl, les commissions gouvernementales en charge d'étudier le problème ont conclu extrêmement rapidement à une défaillance technique et ont rejeté tout aussi rapidement la thèse du sabotage.

4 jours après l'accident, le FBI avait déjà annoncé que l'hypothèse du sabotage était écartée et que l'enquête était close.

Le 6 avril, soit 7 jours seulement après l'accident, le FBI a envoyé un télégramme crypté au Cabinet de Crise de la Maison Blanche disant que le sabotage n'était pas la cause de l'accident, selon le membre du NRC (Nuclear Regulatory Commission) Harold Denton. Comme il est dit, il n'y avait pas d'argument raisonnable pouvant conduire Denton à cette conclusion. Le télégramme qui est maintenant aux Archives Nationales est marqué "Encrypté pour raisons de transmission seulement". Des bouts de ce message sont masqués à l'encre noir, alors qu'il est considéré comme "unclassified", ce qui peut vouloir dire "non classifié", ou "non traité". Mais qu'il soit l'un ou l'autre, ça veut tout de même dire qu'il ne devrait pas y avoir ces coups de feutre noir.

Le 7 aout, la commission présidentielle demande au FBI de déterminer la possibilité d'une investigation concernant les circonstances entourant la fermeture des valves des déminéraliseurs. La commission présidentielle avait l'autorité de demander de l'assistance à n'importe quelle agence d'état, et par vote, avait décidé qu'elle avait besoin du FBI. Le FBI prit contact très rapidement. Mais le NRC les informa que les erreurs humaines et les défaillances du matériel étaient la cause de l'accident, et donc, qu'une enquête n'était pas nécessaire.

On rappellera que dans des accidents d'avions, on va carrément rechercher des minuscules morceaux de carlingue au fond des mers, puis on reconstitue l'avion, et on recherche pendant des années ce qui a bien pu causer le problème. Là, alors qu'il s'agit d'un problème de sécurité nationale, on sait dès le départ ce qui a causé le problème.

C'est un peu comme ce qui s'est passé pour les attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement US savait que c'était Al Qaeda le responsable des attentats au bout de même pas une demi-journée.

Donc, il est clair qu'on voulait supprimer toute possibilité d'enquête et enterrer l'affaire le plus vite possible, pour ne retenir que la thèse de l'accident. Forcément, puisque c'était le gouvernement US le responsable du sabotage. C'est sur qu'il n'allait pas orienter l'enquête dans cette direction.


b) Concernant l'analyse des divers problèmes techniques apparus durant l'accident

Sur le problème des vannes du circuit secondaire de secours qui avaient été fermées et pas rouvertes (et dont l'un des voyants lumineux était caché par une étiquette de maintenance), l'enquête interne n'a pas considéré l'éventualité d'une fermeture intentionnelle. Par ailleurs, le NRC a considéré que ça prendrait trop d'effort d'interroger les 750 personnes qui avaient accès à ces vannes. Et finalement, le NRC n'a jamais découvert la cause initiale de ce problème. Géniale comme enquête.

On ne peut pas dire qu'ils soient le moins du monde soupçonneux. Il y a un évènement hyper louche. Mais ils ne considèrent pas la possibilité d'un sabotage. Ben oui, forcément, vu qu'ils étaient de mèche.

Le 15 aout, la commission présidentielle demanda à la NASA de réaliser une inspection sur le système de déminéraliseurs. Les responsables de la centrale n'avaient même pas les dessins techniques de l'engin requis pour une inspection correcte. Comment les inspecteurs du NRC ont-ils pu faire un travail correct sans ces dessins ? Ben ils n'ont pas pu le faire, tout simplement.

Concernant le problème initial du blocage des valves d'un des déminéraliseurs du circuit secondaire, le NRC a émis une hypothèse sur la cause de cet arrêt : à savoir, que le système d'alimentation en eau avait été raccordé au système d'air sous pression. Seulement, lors de la réalisation d'une expérience sur les déminéraliseurs pour vérifier l'hypothèse, ils ont été incapables d'obtenir le résultat attendu. Mais, malgré l'échec de leur expérience, ils n'ont pas cherché une autre raison possible à l'arrêt des pompes. Et ils ne se sont pas inquiétés de ne pas connaitre la cause initiale du problème.

Quand un Airbus se crash, pour la société incriminée, ce n'est jamais la faute du matériel, mais pratiquement toujours celle des pilotes. Idem quand un pétrolier géant coule et répand son pétrole sur les cotes alentours. Alors que là, les opérateurs ne sont responsables de rien. En général, les entreprises ont tendance à refuser d'avouer leur responsabilité dans un accident. Ou quand il s'agit d'une administration, les responsables ne veulent pas que l'accident leur retombe sur le dos et se défaussent vers leurs subordonnés. Mais là, aucun problème, ils avouent que la centrale déconnait à pleins tubes.

Par ailleurs, a priori, comme déjà évoqué plus haut, on n'a pas interrogé les responsables du centre de contrôle pour savoir ce qu'ils avaient pensé aux différents moments de la catastrophe. On s'est juste contenté du fait que les alarmes retentissaient de partout et que ça ne les avait pas aidés. Très léger quand même. Dans toute enquête de ce genre, d'habitude, on essaye de savoir précisément comment les opérateurs comprenaient la situation durant les différents moments de la catastrophe. On demande aux opérateurs pourquoi ils n'ont pas compris la situation, et s'ils ne pensent pas, a posteriori, s'ils auraient pu mieux faire, s'ils n'ont pas fait d'erreur à un moment où à un autre. Pour les pilotes d'avions, c'est toujours comme ça. Mais là, non, on se contente du simple fait que les alarmes les avaient submergés.


c) Des enquêteurs non formés et des retards dans l'enquête

En juin 1979, le NRC, via un groupe d'examen de l'enquête, a reconnu que ses enquêteurs n'avaient pas de formation dans les techniques d'investigation, ou de connaissances des façons de trouver des preuves, ou des procédures d'enquêtes criminelles. Le NRC a voulu également faire croire qu'ils n'avaient pas l'autorité d'obliger les gens à faire des témoignages sous serment, alors qu'en réalité, ils l'avaient.

Le rapport disait également que :

"Un inspecteur expérimenté aurait du être recruté avec l'équipe d'inspection initiale pour collecter des preuves (notes, feuilles de contrôle, etc...), qui ont été perdues durant les premiers jours suivant l'accident".

En plus, le groupe d'examen a constaté que l'enquête du NRC a été gênée par le retard dans la réception des transcriptions des interviews des ouvriers.
On notera encore que les investigateurs de l'enquête appartenant à l'Office de l'Inspection et de la Mise en Oeuvre des Consignes, ne sont arrivés à la centrale que 2 semaines après l'accident. Tout le temps qu'il fallait pour faire disparaitre des preuves compromettantes.

Eh oui, c'est sur que le gouvernement n'avait pas tellement envie d'enquêter, puisque c'était lui qui était à l'origine de "l'accident".

Conclusion : on le voit, le gouvernement a été très léger dans la réalisation de l'enquête et dans les explications données sur "l'accident" (normal, puisque c'est lui qui a réalisé le sabotage). Mais c'est sur qu'à l'époque, avec les médias de masse, il n'y avait vraiment pas à s'inquiéter. On pouvait balancer n'importe quelle version complètement bidon, ça passait sans problème. Ils n'imaginaient pas qu'il y aurait un jour un truc qui s'appellerait Internet qui permettrait aux sceptiques de venir dire que rien de tout ça ne tient debout.


b) Le rapport Rogovin

Mitchell Rogovin, avocat pour clients fortunés (il est engagé d'abord chez Arnold & Porter, dont il devient associé. Puis il fonde sa propre société de juristes : Rogovin, Stern & Huge) et par ailleurs ancien Procureur Général Adjoint du gouvernement et Conseiller en Chef de l'IRS (Internal Revenue Service) dans les années 60, puis conseiller spécial de la CIA (en 75/76), est la personne engagée par le NRC pour diriger l'enquête sur l'accident.

3 ans après, en 1982, sort le rapport Rogovin. Comme par hasard, celui-ci dédouane les opérateurs de la responsabilité de l'accident et met en cause surtout des problèmes organisationnels ainsi que l'avalanche d'alarmes. Le rapport cite un certain nombre de facteurs hors de contrôle des opérateurs ayant participé à l'erreur humaine :

"L'entraînement inadéquat, des procédures insuffisantes, un manque d'habileté au diagnostic de la part du groupe de direction du site, une instrumentation trompeuse, des déficiences de l'installation, et une mauvaise conception de salle de commande. Pour ces fautes, l'industrie et la NRC doivent partager la responsabilité avec M et Ed.

"…Les opérateurs à TMI au début de la matinée du 28 mars se sont trouvés devant des instrumentations trompeuses, des paramètres de réacteurs qu'ils n'avaient jamais été entraînés à comprendre et des procédures qui n'offraient aucune assistance utile."

Bien sur, le but de ce rapport était de dédouaner les 6 traitres. Et Rogovin en était certainement un aussi.


4) Des révélations et des coïncidences louches


a) Les deux seules anomalies trouvées par le NRC

Comme par hasard, le NRC ne trouve rien du tout de bizarre, là où tout est extrêmement louche. Et la seule anomalie qu'il trouve, oriente, là aussi comme par hasard, bien heureusement vers une thèse très bien faite pour détourner les gens de la vérité.

Quelques jours avant l'accident, une inspection surprise du NRC concernant la protection de la centrale a entrainé la découverte d'infractions au contrôle d'accès, alors que les précédentes inspections, qui avaient été annoncée, n'avaient rien trouvé de tel. Par ailleurs, au moment de l'accident, la centrale de TMI n'était pas encore obligée d'utiliser la nouvelle règle de "deux hommes", qui devait empêcher qu'une personne ne se retrouve seule dans une zone vitale. La centrale n'était par ailleurs pas à jour pour d'autres nouvelles mesures de sécurité.

Ces "révélations" sur les anomalies de sécurité, dans la mesure où le sabotage avait été réalisé par des agents du gouvernement, sont en réalité destinées à donner du poids à la thèse éventuelle du complot terroriste. Ce sont des informations données pour faire croire qu'on pouvait entrer dans la centrale comme dans un moulin et se balader où on le voulait ; donc, pour faire croire que ce n'était pas un problème pour des terroristes de s'introduire dans cette centrale.

Alors que c'est tout à fait faux. Déjà, on ne peut pas entrer comme on veut dans une centrale (il y a peu d'entrées, et toutes sont fortement surveillées), ce qui invalide la possibilité d'une action terroriste sans infiltration dans le personnel. Et on ne peut certainement pas non plus se faire embaucher si facilement, sans aucune enquête sur la personne.

Surtout que, dans le cas d'une action terroriste avec infiltration, certains employés de la centrale se seraient volatilisés dans la nature juste après l'accident. Et, vu que l'administration doit conserver des photos du personnel, ils auraient été identifiés rapidement. Or, a priori, ce n'est pas le cas. On n'a jamais eu de révélation comme quoi des terroristes se seraient infiltrés dans le personnel.

Le problème pour le gouvernement américain, c'est que si la thèse du complot terroriste est disqualifiée, et si on doute de la thèse officielle, on se dirige tout droit vers la thèse du complot gouvernemental. D'où la tentative d'orienter les gens soupçonneux vers la thèse du complot terroriste, tout en gardant un gros flou sur le sujet, vu le peu de crédibilité de l'hypothèse et vu l'intention initiale de privilégier la thèse de l'accident.

Tout ça a peut-être été fait pour avoir un plan B au cas où une quantité importante de gens se seraient mis à ne pas croire à la version officielle de l'accident. Mais, il est plus probable que ces débuts d'information ont été laissés à destination des gens les plus soupçonneux, pour les orienter vers une fausse piste. C'est le principe des gatekeepers.

On notera également, que comme par hasard, cette enquête inopinée sur le sérieux des contrôles d'accès a été faite par le NRC lui-même, et ce, quelques jours avant la catastrophe. Eh oui, il fallait une inspection surprise peu de temps avant la catastrophe. Un contrôle du même genre, aboutissant aux mêmes conclusions fait 6 mois avant aurait rendu la thèse du complot terroriste moins facile a défendre, parce que ça aurait du aboutir à des renforcements de la sécurité.

Donc là, a posteriori, on peut même se dire qu'ils en ont un peu trop fait, qu'ils se sont un peu trop révélés. Parce que les quatre éléments suivants : les résultats négatifs de cette inspection surprise, le fait que ce soit une inspection surprise alors qu'il y en avait apparemment pas eu pendant longtemps, le fait que ça ait été fait juste avant la catastrophe, et le fait que ça ait été fait par le NRC lui-même, sont un peu trop beaux pour être vrais. Ils devaient penser que cette petite manipulation ne se serait jamais détectée.

Autre "anomalie" révélée. La commission présidentielle a obtenu un mémo interne de la centrale de TMI qui avait été écrit 10 mois avant l'accident, qui disait : "c'est le moment de faire vraiment quelque chose concernant ce problème avant qu'un grave accident ne se produise. Si les polisseurs (les déminéraliseurs) tombent en panne d'eux mêmes quand la centrale est proche de sa pleine puissance, les dommages en résultant pourraient être très importants".

Là aussi, on trouve fort heureusement un mémo accusant l'élément qui va être soi-disant la cause initiale de l'accident. Là aussi, le hasard est un peu trop beau. Donc, là aussi, on peut penser qu'on a inventé le mémo (ou qu'on l'ait bien créé 10 mois avant) pour pouvoir justifier après coup "l'accident".


b) Dans le même genre, un journal alerte l'opinion sur le faible niveau de sécurité de la centrale

Quelques mois après l'accident, un journaliste du journal "The Guide", un certain Robert Kapler, a alerté l'opinion sur le faible niveau de sécurité à l'intérieur de la centrale. Il a réussi à se faire embaucher comme agent de sécurité. Puis, il a réussi à se promener seul dans des endroits stratégiques de la centrale.

Le but est le même que pour les "révélations" du NRC. C'est une ruse pour détourner l'esprit des gens soupçonneux de l'idée que le sabotage est venu de l'intérieur, de personnes faisant partie de la centrale. Ceci pour les orienter vers l'idée d'un complot terroriste. Peut-être aussi que les instigateurs du complot se sont dit que l'histoire du contrôle inopiné du NRC juste avant la catastrophe paraitrait louche, ou serait insuffisante, et a voulu en augmenter la crédibilité et le poids en ajoutant cette histoire d'infiltration par un journaliste.

Le journaliste qui a réussi à se faire nommer agent de sécurité devait faire parti de l'opération visant à faire croire que n'importe qui peut se faire embaucher dans une centrale nucléaire (et donc, un terroriste). Le fait qu'il ait été pris comme agent de sécurité a du être arrangé.


c) Hollywood sort un film de propagande anti-nucléaire juste au même moment

15 jours avant la catastrophe de Three Mile Island est sorti un film appelé "le syndrome chinois", avec Jane Fonda et Michael Douglas. Il raconte l'histoire d'un incident se passant dans une centrale nucléaire. Cet incident peut mener à la fonte du cœur du réacteur, comme ce qui s'est passé à Three Mile Island. Voici un résumé du film, trouvé sur Wikipédia :

Kimberley Wells, journaliste a la télévision, filme au cours d'un documentaire un incident à la centrale nucléaire de Point Conception. Son caméraman le montre à un ingénieur nucléaire. Dans une centrale nucléaire, à la suite de l'emballement de la réaction nucléaire, le cœur risque de fondre, de tomber dans la cuve, d'attaquer ensuite celle-ci puis d'entamer son chemin à travers la Terre, qu'il traverserait - comme s'il allait arriver jusqu'en Chine, d'où le nom.

Le thème traité par le film qui nous intéresse est que la centrale a des défauts fondamentaux qui risquent d'entrainer une catastrophe à tout moment. De quoi bien faire peur aux gens ordinaires, de quoi bien entretenir la paranoïa envers l'énergie nucléaire.

Bien sur, dans le film, le gouvernement cherche à cacher la dangerosité de la centrale au peuple. Comme ça, quand dans la réalité, un membre du gouvernement, ou un spécialiste de la question nucléaire cherche à défendre cette énergie, les gens influencés par le film vont avoir tendance à ne pas les croire. Et ce n'est pas un sujet de propagande qui n'a été utilisé que dans ce film. On le retrouve régulièrement dans les journaux ou au cinéma depuis des années.

La sortie de ce film juste avant la catastrophe n'est évidemment pas un hasard. Le film est sorti pour augmenter l'impact de "l'accident" de Three Mile Island dans l'imaginaire collectif.

Mais à l'époque, avec les médias de masse rois, et contrôlés par la clique qui dirige le monde, en l'absence d'information alternative, comme tous les journalistes privilégiaient la thèse que la sortie de ce film juste avant la catastrophe était une incroyable coïncidence, tout le monde y a cru.

En plus, comme c'est le genre d'information qui passe rapidement dans les journaux avant d'être remplacée par une autre, les gens n'ont pas le temps de réfléchir au problème. Et à moins d'être sur leur garde, ils acceptent l'information sans plus y penser. Le magma d'informations quotidien empêche de réfléchir vraiment aux différents problèmes présentés, si on n'a pas des connaissances qui permettent dès le départ de douter de l'information. Le recours à l'émotionnel favorise lui aussi l'absence de réflexion.


5) Le mobile du sabotage

Pourquoi le gouvernement US aurait fait une telle chose ? Eh bien, comme pour le gouvernement russe à propos de Tchernobyl, tout simplement pour mettre un coup d'arrêt au développement du nucléaire dans le monde. Comme déjà évoqué dans d'autres articles, le nucléaire est une énergie bon marché qui permet à un état d'être indépendant énergétiquement pendant des années, voir des dizaines d'années avec la mise en place de centrales à surgénération. Et ça, c'est mauvais quand on veut contrôler les pays en question. Alors qu'avec les hydrocarbures (gaz, pétrole, charbon), on peut facilement fermer le robinet en cas de rébellion d'un pays.

En effet, comme pour Tchernobyl, ce n'est pas le gouvernement US en soi qui est derrière le coup, mais la clique qui gouverne le monde.

Le complot contre l'énergie nucléaire s'est fait en deux coups : Three Mile Island, puis Tchernobyl. Three Mile Island a donné un coup sévère au développement du nucléaire dans le monde. Et Tchernobyl a donné le coup de grâce.

Avant le sabotage de Three Mile Island, 70 % des américains étaient pour le nucléaire civil. Juste après "l'accident", ce n'était plus que 50 % (si tant est que le sondage ne soit pas bidon bien sur).

Mais l'opinion des gens, ce n'est pas tout. Il faut compter avec les médias, dont le pouvoir pèse très fortement dans la balance. On pourrait dire que ça compte au minimum pour une correction de l'opinion de + ou - 20 %. Donc, avec des médias d'abord subtilement, puis de plus en plus nettement anti-nucléaires, quand on avait du 70/30 dans l'opinion, on avait en fait plutôt du 50/50. Et quand ensuite, on a eu du 50/50, on avait plutôt du 30/70. Il faut par ailleurs tenir compte de la motivation dans les deux camps. Si d'un coté, on a des gens juste pour sans plus, de bonne composition et de bonne foie ; et de l'autre, des gens qui ont le couteau entre les dents, qui sont très motivés contre le nucléaire, près à être de mauvaise fois pour la cause, ça ne donne pas le même rapport de force. Donc, on peut encore diminuer le rapport de force réelle.

Cela dit, peut-être que les sondages sont bidons. Mais peu importe. Ces gens là n'ont besoin que d'avoir un prétexte à présenter à l'opinion public. Donc, vrai ou pas vrai, le prétexte était là. Et ils pouvaient alors arrêter le programme nucléaire en toute quiétude. C'est comme les armes de destruction massive que le gouvernement américain a mis en avant pour attaquer l'Irak en 2003. Il était évident dès le départ qu'elles n'existaient pas. Mais peu importe. C'est avoir un prétexte à présenter à l'opinion publique qui était important, aussi fallacieux soit-il.

Ensuite, durant le début des années 80, le développement du nucléaire civil a subit un très fort ralentissement dans le monde. Puis, à la fin des années 80, suite à Tchernobyl, il a été presque complètement arrêté.


6) Ce qui a du réellement se passer

Apparemment, cette nuit là, il y avait seulement 3 personnes dans la salle de contrôle : William Zewe (dans certains documents c'est Bill au lieu de William), le superviseur, ainsi que les 2 opérateurs Craig Faust et Edward Frederick. Au passage, ils venaient tous les trois de l'armée.

Une centrale de 2 réacteurs, c'est en moyenne 600 personnes qui y travaillent. Mais la plupart sont des exécutants. Tout se décide dans la salle de contrôle pour l'essentiel. Donc, il suffit que les quelques personnes qui travaillent dans la salle de contrôle soient des traitres, ainsi que 3 ou 4 techniciens travaillant sur le terrain. Les traitres sur le terrain n'ont qu'à déclencher un premier gros dysfonctionnement, pour qu'ensuite, tout se passe à partir de la salle de contrôle. S'il y a des personnes honnêtes dans le staff de la salle de contrôle, on peut aussi les envoyer faire des vérifications dans la centrale pour les éloigner.

Donc, a priori, voilà comment ça s'est passé. 6 personnes au moins étaient des traitres. Les deux opérateurs qui ont saboté les déminéraliseurs et les vannes d'injection de sécurité, le contremaitre Fred Sheimann ; et les 3 opérateurs de la salle de contrôle (Bill Zewe le superviseur, et Craig Faust et Edward Frederick).

A 4 heures, les deux techniciens travaillant sur les déminéraliseurs sabotent ceux-ci. Détail, il y avait une fête organisée avec le personnel juste à ce moment-là (presque à la minute près) pour célébrer la première année de mise en fonctionnement de la centrale. Probablement que les saboteurs en ont profité pour éloigner certaines personnes de l'endroit où allait se passer le sabotage initial. Ensuite, les opérateurs de la salle de contrôle prennent le relais pour continuer le sabotage. Ils avaient préalablement saboté la soupape de décharge pour que celle-ci ne puisse pas se refermer. Les deux opérateurs qui s'occupaient de la tuyauterie avaient fermé les vannes du circuit d'injection d'eau de sécurité du circuit secondaire. Et ils avaient mis aussi une étiquette de maintenance pour masquer le signal de fermeture de la vanne en question, pour justifier qu'ils ne l'aient pas vu durant "l'accident". Peut-être que le logiciel a été simplement saboté pour que certains éléments soient défectueux. Par ailleurs, comme on l'a vu, quelques minutes après le début de "l'accident", ils ont désactivé l'injection d'eau de sécurité automatique.

Il leur était alors facile de jouer ceux qui ne comprenaient pas ce qui se passait, et de laisser l'eau s'échapper lentement du circuit primaire. Ils ont attendu tranquillement pendant trois heures que le celui-ci se vide de son eau et que le cœur fonde en partie. Ils ont joué aussi les imbéciles concernant tous les indicateurs qui auraient pu leur faire se rendre compte de ce qui se passait. Par exemple, ils voyaient en réalité parfaitement que l'indicateur de pression indiquait que celle-ci diminuait. Et les alertes à la radioactivité devaient parfaitement fonctionner.

Ils ont pu effacer toutes les traces de leurs mensonges concernant les indicateurs en purgeant la mémoire de l'imprimante. Et puis, une fois le cœur suffisamment endommagé, et une fois la vapeur radioactive larguée à l'extérieur de la centrale, ils ont remis le coeur sous l'eau. L'objectif était atteint. Ensuite, la commission d'enquête officielle s'est chargée d'enterrer l'affaire vite fait bien fait. Tout a été fait durant la nuit, pour qu'il y ait le moins de réactions possibles.

Cela dit, peut-être qu'en réalité, rien de tout ça ne s'est passé, et que tout était bidonné pour faire croire qu'une telle chose est arrivé. A partir du moment où il y a complot, et où les comploteurs maitrisent les médias de masse à 100 %, on peut tout soupçonner.