21 novembre 2005

Pourquoi les partisans du peak oil sont réticents à croire à la théorie du pétrole abiotique ?

D'abord, qu'est-ce que le peak-oil ? C'est le fait que la production pétrolière mondiale arrive à un pic et qu'après ce moment, la production ne puisse que baisser. Ce qu'on appelle actuellement la théorie du peak-oil, c'est l'idée qu'on serait en train d'arriver à, voir on aurait déjà dépassé, la date où la production ne peut plus que stagner, puis rapidement, baisser. Alors que la théorie officielle dans ce domaine est qu'on aurait encore pour 40 ou 50 ans de production soutenue devant nous. Bref, selon la théorie du peak-oil, on n'aurait plus aucune marge de manoeuvre ; le prix du pétrole va augmenter de façon énorme progressivement et les économies vont s'effondrer par manque de cette matière essentielle. Evidemment, cette théorie est complètement réfutée par la théorie du pétrole abiotique. Puisque, loin de manquer de pétrole, la monde aurait du pétrole pour des milliers ou des dizaines de milliers d'années, si ce n'est plus.

Quand on présente les idées sur le pétrole abiotique sur Internet, les partisans du peak-oil, au lieu de considérer l'idée, la rejette systématiquement.

En fait, quand on discute avec eux, il semble que la plupart soient contents que le peak-oil arrive. Ils trouvent ça bien. Ils ne sont pas catastrophés par une baisse soudaine de leur niveau de vie, par les guerres et autres joyeusetés qu'ils prédisent eux-mêmes. Rien ne les affolle. Et loin d'accorder et de se réjouir que telle technologie devrait permettre de limiter les dégats, ils dénigrent systématiquement la technologie en question.

En fait, comme ailleurs, le monde des partisans du peak oil n'est pas homogène. Et il faut voir du coté des différents types de partisans du peak-oil pour comprendre où est le problème.

Déjà, une grosse part, si ce n'est la plus grosse part des partisans du peak-oil, et de loin la plus dynamique, sont apparemment des écologistes. Ceux-ci sont plus que contents que le peak-oil arrive, parce qu'ils pensent qu'ainsi, on va aller vers un mode de vie plus respectueux de la nature et éviter le réchauffement de la planête (moins de pollution, moins de rejets de CO2, etc...). Le mot d'ordre est décroissance. Dans cette optique là, le peak-oil, c'est un heureux évènement. Et le plus tot et le plus vite sera le mieux. ils crient bravo à l'arrivée du peak-oil. Et au contraire, toute solution permettant de maintenir un mode de vie actuel (voitures, voyages à l'étranger, consommation d'énergie, produits manufacturés, produits chimiques, etc...) qui leur est présentée est critiquée.

Un deuxième genre de partisans du peak-oil, ce sont les catastrophistes. Pour eux, tout ne peut aller que de Charybde en Sylla (réchauffement de la planête, trou dans la couche d'ozone, endettement des pays riches, concurrence des pays pauvres, etc...) et donc, le peak-oil confirme leur vision pessimiste du monde. Et leur dire que le pétrole est abondant et qu'il ne va pas y avoir de catastrophe, c'est aller contre cette vision du monde. Donc, là aussi, toute théorie allant contre celle du peak-oil, ou toute solution permettant d'en pallier les effets est régulièrement critiquée et écartée. Catégorie bizarre, mais elle existe vraiment.

Ensuite, c'est plus flou. Il y a peut-être quelques insiders (des gens qui sont contents de savoir avant ou mieux que les autres). Ils pourraient être contents de connaitre aussi avant les autres la théorie du pétrole abiotique. Seulement, on peut penser que pour beaucoup, le fait de remettre en cause leur théorie précédente, en laquelle ils ont cru, soit une remise en cause de leur capacité de jugement (dont ils sont fiers) et que du coup, ils éprouvent quelques résistence à passer à une autre théorie.

Pour les deux premières catégories, il semble bien que l'acceptation du peak-oil soit due au fait que ça ne fait que confirmer des idées qu'ils avaient avant. Donc, l'adoption de cette théorie vient plutot d'une pensée conservatrice. Et ça ne vient pas de l'amour de la vérité, mais de l'envie de voir sa théorie triompher. Donc, alors qu'on pourrait se dire que le fait d'adopter la théorie du peak-oil implique une bonne capacité à s'adapter aux idées nouvelles (puisque les idées sur le peak-oil sont asssez nouvelles), en fait, pour les catégories les plus importantes et actives de ses partisans, ça a pour origine une pensée assez conservatrice, peu adaptable aux idées nouvelles et témoignant d'une absence de considération pour la seule vérité.

Là où c'est assez bizarre, c'est que ces gens sont capables de croire à une théorie qui est relativement conspirationniste tout de même (puisqu'il s'agit d'une chose cachée par les compagnies pétrolières et éventuellement par les gouvernements au grand public, avec soupçon de manipulation sur les rapports sur les réserves, etc...), mais une grosse partie de la critique qu'ils font à la théorie du pétrole abiotique, c'est justement d'être conspirationniste.

Il y a aussi des gens qui cherchent à simplement savoir la vérité. Mais, peut-être que certains trouvent que la théorie du peak-oil, dans la mesure où elle n'est qu'une adaptation de la théorie dominante, est une théorie qui reste raisonnable et crédible. Tandis que le pétrole abiotique leur semble si extraordinaire, si éloigné du courant officiel, qu'ils ont du mal à accepter cette idée. Ce qui entraine qu'ils en restent à la théorie du peak-oil.

Bref, la théorie du peak oil a fédéré un aréopage étéroclyte de gens qui sont souvent très contents de l'arrivée du peak-oil. Ce n'est apparemment pas la vérité qui les intéresse ; c'est le fait que le peak-oil va dans le sens de leurs théories. Forcément, avec des états d'esprit pareils, on est moyennement objectif sur le sujet. Et si quelqu'un vient vous dire que non seulement le peak-oil ne va pas arriver tout de suite, mais qu'il ne va pas arriver avant des milliers d'années, on a tendance à se voiler la face. Mais, comme on va le voir dans un prochain message, se voiler la face ne servira à rien.